Villa Borghese | Willem de Kooning | Guggenheim Bilbao Museoa

Villa Borghese

Parcourir un sentier, quelque part, et sentir une partie, une partie de la nature, comme une clôture, quelque chose sur le chemin. Et je me sens euphorique de le regarder à nouveau, de voir à nouveau que le ciel est bleu et l'herbe verte1.

À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la création artistique prend un nouveau cap, tant en Europe qu'au-delà de ses frontières. Aux États-Unis, et en particulier à New York, nouveau cœur de l'avant-garde artistique mondiale, les artistes adoptent un style hautement expressif basé sur le geste qui est baptisé Expressionnisme Abstrait. Ces créateurs s'intéressent à l'acte même de peindre et aux matériaux, mais cherchent aussi à accéder à leur inconscient et à leur émotions.

Alors que la plupart des expressionnistes abstraits s'éloignent de la représentation du monde réel en faveur de l'expression de leur vie intérieure, Willem de Kooning (1904-97) continue à recourir au monde extérieur comme source d'inspiration de ses toiles abstraites. Critiqué par ses collègues pour ce retour à la représentation, jugé rétrograde, entre 1950 et 1955, De Kooning complète sa célèbre série Femmes (Women), dans laquelle il traite la forme humaine avec un mélange d'application agressive de la peinture, de couleurs criardes et d'expérimentation. En revanche, au cours de la seconde moitié des années cinquante, il revient au paysage : d'abord l'environnement de son atelier au centre de Manhattan, puis un cadre plus idyllique hors de New York et près de l'Océan Atlantique.

Pour peindre Villa Borghese (1960), De Kooning s'est inspiré d'un paysage de Rome, où il a passé environ cinq mois en 1959-60. Le titre renvoie à un parc public bien connu qui compte un lac et plusieurs fontaines. Les chaudes tonalités méditerranéennes du tableau évoquent le soleil, le ciel, l'eau et l'herbe dont se souvenait De Kooning. L'artiste n'a pas peint la toile sur place, mais à son retour à New York, de sorte qu'il s'agit plutôt d'une traduction subjective de ses souvenirs et non de la représentation d'un paysage précis2.

1 Willem de Kooning. A Tree in Naples, 1960, Museum of Modern Art, The Collection, dernier accès : 29 juin 2011.

2Villa Borghese, Musée Guggenheim Bilbao, La Collection : La Collection Propre, dernier accès : 29 juin 2011.

 

Preguntas

  • Observez Villa Borghese de Willem de Kooning. Demandez à vos élèves ce qu’ils perçoivent. Veillez à ce qu’ils mentionnent les traits de pinceau, les couleurs et les dimensions (pour que les dimensions de l’oeuvre soient claires, vous pouvez indiquer sa taille, qui figure au pied de l’image, et la comparer à un objet de la classe.)
  • Que leur suggèrent les couleurs? Demandez-leur de leur donner un nom comme s’ils travaillaient chez un fabricant de peintures (par exemple jaune canari). Quels sons, odeurs ou saveurs leur évoquent-elles ?
  • Attirez l’attention de vos élèves sur les traits de pinceau. Comment les décriraient-ils ? Quel état d’esprit traduisent-ils ? Comment, à leur avis, De Kooning a-t-il dû se déplacer pour créer cette œuvre ?
  • Dites à vos élèves le titre de la toile et que l’artiste s’est inspiré d’un grand parc public qu’il a visité à Rome : il s’agit d’un espace vert qui abrite des fontaines, un lac artificiel, de larges allées ombragées, des temples, des statues et des musées. Quels aspects du parc voit-on reflétés dans l’œuvre ?
  • Montrez-leur des images du parc Villa Borghese pour qu’ils les comparent au tableau.
  • De Kooning a peint cette toile après son retour à New York. Demandez à vos élèves quelles différences peut-il y avoir entre peindre quelque chose que nous avons devant nous ou peindre en partant de souvenirs. Comment aurait été cette œuvre si l’artiste l’avait peinte sur place ?
  • De Kooning a été critiqué pour s’être éloigné de la peinture abstraite qui exprime des états intérieurs et psychologiques, et pour s’inspirer du monde qui l’entourait. Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque démarche ?