Exposée actuellement (Salle 101)

Installation pour Bilbao

1997/2017Diodes lumineuses
Dimensions selon emplacement

Jenny Holzer commença sa première série, Truismes (Truisms), en 1977, suite à une série de lectures académiques du Programme d'Études Indépendant du Whitney Museum de New York, où elle étudiait; en 1979, elle avait déjà écrit plusieurs centaines de ces aphorismes. En commençant par « A LITTLE KNOWLEDGE GOES A LONG WAY » (Un peu de savoir mène loin) et en terminant par « YOUR OLDEST FEARS ARE YOUR WORST ONES » (Tes peurs les plus anciennes sont les pires), les Truismes utilisent une grande diversité d'expressions et transmettent de nombreuses tendances et croyances. Ce qui émerge de façon réitérée des provocations révulsives résultant de l'acte de prise de conscience est que toute vérité est relative et que chaque spectateur doit contribuer à déterminer ce qui est légitime et ce qui ne l'est pas. Après Truismes, Holzer a continué d'utiliser le langage comme principal moyen d'expression et emploie une multitude de supports pour communiquer ses messages. Ainsi, des panneaux de style publicitaire, non signés, contenant des extraits de ses Essais Inflammatoires (Inflammatory Essays), apparurent sur des façades et des murs à travers tout Manhattan.

Lorsqu'en 1982, certaines maximes de Holzer comme « ABUSE OF POWER COMES AS NO SURPRISE » (L'abus de pouvoir n'a rien de nouveau) ou « MONEY CREATES TASTE » (L'argent crée le goût) apparurent sur le néon géant couronnant l'édifice de Times Square, l'artiste entreprit de s'approprier à sa façon des dispositifs électroniques de signalisation. Avec ce mode de diffusion, elle conféra à ses inquiétants messages une nouvelle dimension d'engagement social subversif. Sa stratégie — placer des textes surprenants là où se trouve la publicité habituelle — lui permet d'accéder directement à un public plus large qui, autrement, n'aurait jamais aucun contact avec l'« art » et en même temps de creuser les formes de pouvoir et de contrôle qui passent normalement inaperçues. Ses installations des trois dernières décennies soulèvent des questions comme la viabilité de l'art public, la transformation de l'objet d'art en article commercial et de consommation, et la relation entre le personnel et le politique.

Installation pour Bilbao (Installation for Bilbao), créée comme œuvre permanente pour l'édifice du Musée Guggenheim Bilbao conçu par Frank O. Gehry, reflète l'engagement croissant expérimenté par Holzer à la fin des années 1980 et durant les années 1990 vis-à-vis de l'espace architectural et, plus concrètement, de l'espace institutionnel du Musée. Pendant la rétrospective de son œuvre organisée au Solomon R. Guggenheim Museum de New York, les messages clignotants de plusieurs de ses séries parcouraient un écran LED installé sur le mur intérieur incurvé de la rampe en spirale du musée. L'Installation pour Bilbao de Holzer est formée de neuf colonnes à diodes luminescentes courant sur deux faces, chacune de plus de douze mètres de haut, divisant en deux l'une des hautes galeries irrégulières de l'édifice de Gehry. Les colonnes, qui vont du sol au plafond, forment une barrière imposante, mais perméable, dont la géométrie rigide contraste avec les courbes organiques de l'architecture environnante. Les aphorismes, transmis en basque, en espagnol et en anglais, sont une variation d'Arno, un texte originalement écrit pour un projet qui avait pour fin de collecter des fonds pour la recherche sur le SIDA et qui plus tard fut adapté pour une projection installée en 1996 dans un espace extérieur à Florence. Bien que le thème du SIDA amène un contexte immédiat et tragique, ces textes — comme par exemple « JE DIS TON NOM » et « JE GARDE TES VÊTEMENTS » — évoquent des thèmes universels comme l'intimité, la mort et la perte. En transportant son art de la rue aux enceintes muséales, Holzer s'adresse à une audience complètement différente des passants du commun. Néanmoins, et c'est le cas dans une grande partie de son œuvre, l'installation de Bilbao nous fait aussi réfléchir sur la frontière, fragile et tendue, qui sépare le privé du public.

Titre original

Installation for Bilbao

Date

1997/2017

Technique / Matériaux

Diodes lumineuses

Dimensions

Dimensions selon emplacement

Crédit

Guggenheim Bilbao Museoa

Installation pour Bilbao

Jenny Holzer fait du mot son moyen d’expression artistique. Les aphorismes qu’elle utilise nous rappellent que le langage peut être simple et direct ; ce sont des vérités évidentes, des phrases prises dans la rue sur des sujets liés à la guerre, la politique, la mort ou la violence

Dans le musée

Installation pour Bilbao de l'intérieur | Jenny Holzer | Guggenheim Bilbao Museoa
Installation pour Bilbao de l'extérieur | Jenny Holzer | Guggenheim Bilbao Museoa
Installation pour Bilbao de l'intérieur | Jenny Holzer | Guggenheim Bilbao Museoa
Installation pour Bilbao de l'extérieur | Jenny Holzer | Guggenheim Bilbao Museoa

Perspectives

Installation pour Bilbao de Jenny Holzer

L’actrice et réalisatrice Leticia Dolera et la curatrice Maite Borjabad parcourent l’installation pour Bilbao (Installation for Bilbao, 1997/2017) de Jenny Holzer en lisant ses messages inquiétants en anglais, basque et espagnol illustrant son profond engagement social et humain.