pello irazu

Formes de vie 304 (Life Forms 304), 2003

Formes de vie 304 (Life Forms 304), 2003
Acier, contreplaqué, bois, ruban adhésif et peinture murale
Dimensions de la construction: 360 x 315 x 340 cm
Dimensions totales à l’emplacement spécifique
Guggenheim Bilbao Museoa

J’ai choisi la salle 304 [du musée Guggenheim Bilbao] parce que ses murs incurvés renvoient à la structure générale du bâtiment, ses murs ne sont pas abstraits, mais correspondent à l’expression finale de l’édifice. Pello Irazu [1]

Pour Pello Irazu (Andoain, 1963), la sculpture est un moyen d’expression au caractère particulièrement ouvert, puisqu’elle permet d’utiliser une multitude de formats et de matériaux, sans oublier l’incorporation d’éléments graphiques, comme le dessin ou la peinture murale, et architecturaux, comme le mur ou l’espace. Formes de vie 304 (Life Forms 304) est une installation spécialement créée pour la Collection du Musée Guggenheim Bilbao. Trois composantes y sont à l’œuvre : une peinture murale, une sculpture et la propre salle du musée, qui réunit les deux premières. Pour Irazu, cet espace est un élément important de l’œuvre et, de fait, le titre, Formes de vie 304, provient de l’espace pour lequel elle a été conçue, à savoir la salle numéro 304, au troisième niveau du musée. Une version de cette œuvre a été installée auparavant, en 2001, à la galerie Moisés Pérez de Albéniz, de Pampelune, mais quand le musée l’a achetée, en 2003, l’artiste en a réalisé une adaptation. Il a étudié une série d’espaces afin de choisir celui convenant le mieux à son œuvre, avant de se décanter pour la salle 304 en raison de ses murs incurvés : il a été séduit par l’idée qu’ils reflètent la peau extérieure du bâtiment, l’anatomie du musée. À cette occasion, l’œuvre a été installée dans une autre salle, modifiée pour imiter les murs de la galerie 304. Le propre artiste participe au montage de ses expositions, car pour lui la disposition des œuvres dans l’espace, la façon dont les éléments entrent en résonance entre eux, mais aussi avec l’architecture et avec le spectateur, est essentielle.

Au centre de la salle se dresse une sculpture. De face, elle fait penser à un refuge, à un habitacle, mais si le spectateur se rapproche, il se rend compte de son instabilité. [2] En la regardant de côté, tout un jeu d’angles, de tensions et de forces se déploie, donnant l’impression que la construction se maintient dans un équilibre à la fois précaire et étudié. L’artiste a déconstruit un espace domestique pour le transformer en un lieu inhabitable. De plus, la combinaison de métal, bois, contreplaqué et éléments de couleur opère comme transgression qui mine la logique du montage, un principe constructif et nécessairement architectural. [3]

Les dessins qui couvrent le mur incurvé de la galerie rappellent un paysage forestier, d’arbres et d’ombres, qui semblent refléter ou prolonger la structure centrale. De plus, l’artiste couvre le mur d’une ligne bleue discontinue qui fonctionne comme l’horizon d’un paysage, dirige le regard du spectateur et l’encourage à parcourir l’espace pour observer tous les éléments de l’œuvre. L’idée d’Irazu est de créer une pièce que le spectateur ne perçoive pas comme un objet isolé, mais presque comme un type de mini-architecture. [4]

Preguntas

Observez Formes de vie 304 et décrivez l’œuvre le plus en détail possible. Que voyez-vous ? Si vous deviez expliquer cette pièce à un camarade, comment le feriez-vous ? Que détacheriez-vous ? 

Cette œuvre est une installation composée de plusieurs parties : la peinture murale, la sculpture au centre et la salle même où l’ensemble est exposé, qui fonctionne comme élément intégrateur de la pièce. Quelle relation voyez-vous entre ces trois composantes ? Pour Irazu, la salle est une part essentielle de l’œuvre ; pourquoi à votre avis la considère-t-il ainsi ? Comment changerait notre perception si la sculpture centrale se trouvait dans un autre espace ?

Le spectateur peut parcourir cette installation et regarder de près les objets qui la composent. Pourquoi selon vous l’artiste veut-il que nous déambulions tout autour de son œuvre ?

Observez maintenant la structure qui se trouve au milieu de la salle. Que vous rappelle-t-elle ? Bien qu’elle semble plutôt stable vue de loin, la structure centrale est très précaire et se maintient dans un équilibre à la fois fragile et étudié. Pourquoi l’artiste a-t-il voulu construire une structure apparemment solide, mais en même temps fragile ? Pouvez-vous découvrir en quels matériaux elle est construite ? Où pensez-vous que vous pourriez trouver ces matériaux ?

Si vous pouviez rajouter du son à la structure, que pourrait-on entendre en la parcourant ? S’il fallait lui donner une fonction, au-delà de celle d’œuvre d’art, pour quoi l’utiliseriez-vous ?

Le titre de l’installation, Formes de vie, peut renvoyer tant à des organismes vivants qu’à des façons de vivre. Pourquoi à votre avis Irazu a-t-il choisi ce titre ? Qu’apporte le titre à votre façon de comprendre l’œuvre ? Quel titre lui donneriez-vous ?

Observez la peinture murale. Que vous suggèrent les dessins peints en noir ? Pourquoi à votre avis Irazu a-t-il peint la frange en bleu ? Pourquoi pensez-vous qu’il a décidé de la mettre à cette hauteur ? En quoi votre perception de l’œuvre changerait-elle si la frange était d’une autre couleur ? Quelle couleur utiliseriez-vous ?