Le deuxième Congrès oublié de la Troisième Internationale communiste de Moscou
SALLE 207
Georg Baselitz commence à se distinguer dans la scène artistique à la fin des années soixante, avec ses motifs renversés caractéristiques. Il retourne l’objet du regard, et non la toile, pour le réexaminer, de sorte qu’il bouscule les normes de composition traditionnelles et dépasse les connotations narratives de ses peintures précédentes. Dans les années soixante-dix, il commence à appliquer la peinture avec les doigts, ensuite avec les pieds, une technique qui situe l’image picturale comme un produit de l’action du corps, et non seulement comme une création conceptuelle ou spirituelle.
Mme Lénine et le Rossignol (2008) est un ensemble de seize tableaux — dont neuf sont présentées dans l’exposition — basé sur la répétition de la même structure de composition : deux hommes, avec leurs figures inversées, assis l’un à côté de l’autre, montrant leurs pénis et les mains reposant solennellement sur les jambes. La composition s’inspire du célèbre portrait d’Otto Dix Les parents de l’artiste II (1924). Comme cela est le cas dans nombre de ses œuvres, Baselitz se réfère ici à des passages concrets de l’histoire de l’art, en les réinterprétant à sa manière : dans ce cas, il remplace les figures originales par celles de deux dictateurs, Vladimir Lénine et Joseph Staline. Chaque toile de cette œuvre porte un titre différent formé d’un jeu de mots ou d’une phrase énigmatique sans aucun lien avec les dictateurs représentés, mais s’inspire, en général, de réflexions ou de rencontres avec des artistes modernes et contemporains.