LE SURRÉALISME

SALLE 206

Le surréalisme, courant artistique et littéraire ayant Paris pour épicentre, apparait en 1924 et reste actif jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour les surréalistes, il s’agit d’abord d’éliminer le rationalisme moderne grace au pouvoir de l’imagination. Influencés par la psychanalyse et les mythes, ceux-ci pensent alors que la plongée dans le subconscient vient révéler des univers intérieurs complexes autour de la sexualité, du désir et de la violence. Giacometti adhère à l’étude du langage et des rêves prônée par les surréalistes et devient officiellement membre du groupe d’André Breton en 1931. L’influence surréaliste se traduit bientôt par des créations oniriques et originales qui représentent des mondes intérieurs par le biais d’images insolites.

Le style très personnel de Giacometti suscite alors l’intérêt des artistes et des intellectuels les plus novateurs. Salvador Dalí considère ainsi Boule suspendue (1930–1931) comme le prototype surréaliste de l’« objet à fonctionnement symbolique », à contenu violent ou érotique. Objet désagréable (1931) est la sculpture la plus emblématique de cette tendance faisant à la perfection écho aux fantasmes de brutalité qui peuplent les écrits de Georges Bataille.

Femme égorgée (1932) met en lumière le rattachement de Giacometti au Surréalisme au début des années trente. L’artiste s’intéresse aux façons par lesquelles ce mouvement approche l’inconscient et introduit des thématiques complexes, comme les états antagonistes de douleur et d’extase, d’humain et de non humain, ainsi que des motifs qui suscitent à la fois l’attraction et la répulsion, comme la forme des insectes.