Yayoi Kusama

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Cette salle présente l’œuvre de l’artiste et écrivaine Yayoi Kusama (Matsumoto, Nagano, 1929) intitulé Salle des miroirs à l’infini– Désir de bonheur pour les êtres humains depuis l’au-delà de l’univers (2020), inclue dans l’exposition Sections/Intersections. 25 ans de la collection du musée Guggenheim Bilbao, organisée à l’occasion du 25e anniversaire de l’institution.

Kusama est une voix singulière que l’histoire de l’art a retrouvée et resituée à la place qui lui revient. Figure pionnière et prépondérante de la création contemporaine, elle conçoit l’art comme un moyen utile au changement social et a recours à cette fin à la performance, à la peinture, au dessin, à la sculpture, à la littérature et à ses célèbres installations immersives, les Salle des miroirs à l’infini.

En raison des hallucinations dont elle souffrait, l’artiste a commencé très jeune à travailler les motifs qui caractérisent sa production. Très vite, les patrons et les réitérations inondent son œuvre et, après son arrivée à New York à la fin des années cinquante, ils sont tout d’abord repris sur les Réseaux d’infini, grandes peintures unicolores qui peu à peu vont grandir jusqu’à occuper des murs, puis des pièces entières du sol au plafond.

Pendant les années 1960, Kusama s’adonne à un intense militantisme pour lequel elle se sert de son art, et notamment du cinéma et de la performance – grâce auxquels elle souligne les changements qu’elle réclame à la société de son époque. L’absence de reconnaissance « officielle » de son œuvre va déclencher chez elle une profonde crise, en raison de laquelle elle retourne au Japon dans les années 1970 et s’auto-exile de la sphère public, tout en continuant à travailler dans l’art comme thérapie. Ce n’est que dans les années 1980 que débute la réhabilitation publique de son œuvre. Ses réalisations sont alors exposées, ce qui la stimule pour se lancer dans de nouvelles créations.

Avec Salle des miroirs à l’infini – Désir de bonheur pour les êtres humains depuis l’au-delà de l’univers, l’une des dernières œuvres réalisées par l’artiste nonagénaire, elle nous plonge à nouveau dans une expérience immersive. Cet espace projette les hallucinations dont souffre Yayoi Kusama, il nous fait participer à son univers obsessionnel et il nous transmet le besoin d’« auto-oblitération » en nous invitant à disparaître dans un jeu vibrant et unique de lumières de couleurs qui se multiplient sans limite sur les murs spéculaires de cette salle infinie.