LA RUE COMME ATELIER

« Les toiles de Basquiat captèrent son âme et l’âme des rues ».
—Common, rappeur

Basquiat extrait du paysage urbain les thèmes, les orientations et le matériel de ses premières œuvres. Né à Brooklyn, de père haïtien et de mère nord-américaine d’ascendance portoricaine, il se présenta à dix-sept ans sur la scène artistique du downtown new-yorkais avec ses graffitis conceptuels aux messages politiques provocateurs, poétiques et ingénieux, créés avec son ami Al Diaz sous le pseudonyme SAMO© (pour « same old shit » ou « toujours la même merde »). Basquiat ne se considérait pas un artiste du graffiti et utilisa la peinture en spray comme un outil pour s’introduire dans le monde de l’art. Plus tard, il commença à travailler avec du matériel qu’il trouvait dans la rue, des restes de mousse polyuréthane, de fenêtres ou de portes. Dans ces premiers travaux pleins d’originalité, il use de son style personnel pour reproduire la ville — avec ses voitures, ses avions, ses trains et les jeux de quartier — en transposant la poésie de la rue dans l’espace de la galerie.