REMIX

Remix comprend une série de peintures que Georg Baselitz commença en 2005 où il revint sur certaines de ses toiles précédentes. L’exposition trace une ligne continue idéale entre le passé et le présent, comprenant une sélection de peintures du cycle Remix de 2007 et 2008, qui révèlent une réinterprétation des Héros ou Les Types nouveaux de 1965 et 1966.

Dans Remix, Baselitz réinterprète les œuvres qui ont incarné les aspects les plus provocateurs de son histoire personnelle, comme La grande nuit foutue ou Les grands amis, et en livre de nouvelles versions ou des interprétations qui bénéficient de l'avantage supplémentaire de l'expérience. En grand format et exécutées d’un geste rapide et fluide sur une toile blanche aux bandes de couleurs brillantes et transparentes, de coups de pinceau explosif et sinueux, les Peintures Remix sont des transformations radicales, à mi-chemin entre la caricature et le fantasme, de ses premières œuvres de jeunesse qui elles étaient plus graves et éteintes. La spontanéité avec laquelle elles ont été peintes évoque des éclats de mémoire provenant du passé, du présent et de l’avenir. Si la volonté de l’artiste pour améliorer, éclaircir et revisiter ses œuvres est palpable, le trait fugace et fantasmagorique des peintures de Remix renvoie aussi aux réflexions de l’artiste plus mature sur le temps, la présence, l’échec et les opportunités. Baselitz a déclaré :

“j’aime le mot ‘remix’ car il provient de la culture de la jeunesse”.

Malgré les parallélismes, il existe des différences entre ce cycle de peintures et la série précédente. Notamment la gamme chromatique. Au lieu des tons terreux qui dominent dans la série des Héros, ces œuvres présentent des tons froids et vibrants. Par ailleurs, l’artiste joue franchement avec le blanc de la toile pour suggérer la négation de l’espace, pour situer les personnages en dehors de la narration. Et face à la solidité de ses premiers héros, ceux-ci se traduisent par des coups de pinceau plus fluides et énergiques, qui confèrent une plus grande sensation de dynamisme. Baselitz explique comme suit ce qu’il tentait de faire avec Remix :

Si on mixe la musique populaire, on change de rythme ou de son… Ce que je fais est diamétralement différent. J’ai réfléchi sur la façon de mettre un nom à ce que je fais. J’aime le mot “remix” car il est issu de la culture jeune.